Microcosme, macrocosme

Le jardin à la chinoise est une pure construction intellectuelle. Régi par les mêmes principes que la peinture, il tend à créer, par l'agencement d'éléments naturels et de savants artifices, un espace de "nature idéale" dont le lettré goûte, en connaisseur, le pouvoir évocateur et l'élégance de la composition.

Le microcosme du jardin doit refléter le macrocosme de la nature. Les bosquets précieusement taillés sont des forêts, et les roches soigneusement sélectionnées sont des montagnes sur lesquelles le regard se perd... L'immobilité apparente recèle la puissante dynamique universelle : ainsi, les pierres mises en scène sont choisies pour la complexité de leur ligne ; leur base plus étroite que leur sommet engendre un sentiment d'élan dans l'absence même de mouvement... L'intégration d'étangs ajoute une touche de yin à la présence minérale du yang.

Depuis son pavillon, il ne reste plus au sage qu'à jouir de l'éternelle vérité de la nature - et de la poésie subtile des lieux.






















Pour finir, une petite sélection des noms des plus grands jardins de Suzhou et Shanghai - qui engagent en soi à la rêverie : Jardin du Maître des Filets, le Jardin de la Montagne étreinte de Beauté, le Pavillon des Vagues Azurées, le Jardin de la Politique des Humbles, la Forêt des Rochers du Lion... je ne m'en lasse pas. 

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